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AAPPMA

Association de Pêche de Saint-Sozy

Commentaire & Résultats – Analyse génétique de 30 truites

Truite de la Dordogne AAPPMA saint-sozy

Commandée et payée par l’AAPPMA de Saint-Sozy

Afin de mieux connaître la population de truites sur notre zone , l’AAPPMA a décidé en 2018 de faire établir le génotype de truites pêchées à la ligne.

Sur les 30 échantillons recueillis , l’échantillon n° 17 provenait d’un ruisseau pépinière aleviné avec des truitelles de la Fédé 46 , le n°20 provenait directement de la pisciculture de Blagour. Donc sur 28 truites  , 1 seule était « domestique » . Mais il y a relativement beaucoup d’hybrides. C’est sans doute dû aux alevinages faits avec des alevins à résorption dans le ruisseau de Monges.

Aussi , sur les conseils de spécialistes , on a arrêté les alevinages qui duraient depuis une quinzaine d’années.

Avec l Fédération 46, j'ai analysé, outre la Dordogne elle même (2 stations mises dans le rapport), les affluents Bave, Cère, Mamoul, Ouysse, Borrèze et Céou (+ plus lointain, la Dronne). J'ai donc analysé toutes ces stations dans un premier temps. D'abord, il s'est avéré que les échantillons Borrèze, Céou et Mamoul étaient fortement impactés par les truites domestiques = inutilisable pour notre projet. Pour cette analyse préalable extensive (31 échantillons), le logiciel d'aide à la décision préconisait un découpage en 3. C'est ce que je vous ai mis dans le document attaché. On y voit que la Bave et la Cère sont formées de plusieurs lignées et qu'on ne peut donc pas facilement dire combien de la lignée Bave ou Cère se trouve à St-Sozy, idem pour les autres origines possibles. Il est possible de pousser l'analyse afin de comprendre qui est qui, mais c'est un gros travail et je ne peux pas réanalyser tout le Lot à chaque analyse locale. J'ai donc préféré me limiter à l'échantillon de la Cère le plus sûr d'après le rapport LOT3 (= affluent Orgues) qui s'est montré proche des truites sauvages de la Dordogne, mais différent. Quand une truite domestique se croise avec une sauvage, les descendants sont 50/50. Quand un 50/50 se croise avec une truite sauvage, les descendants sont 75% sauvage. Mais ces cas sont rares, dans la Dordogne au niveau de Saint-Sozy, on a une majorité de truites sauvages, les croisements les plus fréquents sont sauvage/sauvage. Les quelques truites domestiques vont aussi trouver surtout des sauvages, et leur croisement va produire des 50/50. Les autres hybrides que nous avons trouvé, à des % très variables, sont des croisements plus complexes: par exemple une 30% domestique peut être issue d'un croisement entre deux domestiques 30% ou deux hybrides 70 et 20% sauvages... bref un même pourcentage (30%) peut être issu de toute une série de croisements différents. On ne peut donc pas dire à combien de génération en arrière les gènes domestiques ont été intégrés dans la rivière. Ceci dit, effectivement une truite 85/15 peut avoir un grand parent ou un arrière grand parent domestique, avec toute une série d'autres combinaisons possibles.

On a donc 29 grandes truites pêchées dans la Dordogne.(Il exclut la n° 20 prise à Blagour) Sur ces 29, 2 sont domestiques et 6 des hybrides "souche Dordogne-domestique". Soit 6,7% de domestiques et 21% d'hybrides donc presque 28% de poissons qui ne sont pas totalement sauvage Dordogne. Les domestiques chez vous viennent exclusivement de la pisciculture du Colombier (en bleu sur les graphiques en barre), la seule barre rouge étant probablement la truite du Blagour. Comme c'est mentionné par Patrick, cette pisciculture est connue pour être efficace en repeuplement, peut être parce que des géniteurs sauvages y ont été incorporés régulièrement (à vérifier) et peut être aussi car les poissons y sont élevés afin de favoriser leur rusticité. Vous renforcez aussi cette rusticité en mettant vos alevins à grossir dans un premier temps dans des ruisseaux affluents de la Dordogne dans lesquels ils se débrouillent avant leur transfert vers la grande rivière. Et finalement je trouve que cela ne fonctionne pas si mal, ces alevinages depuis la pisciculture du Colombier, puisque manifestement ces poissons arrivent à se reproduire et à donner des hybrides avec la souche Dordogne ... Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle ! (on introgresse la souche Dordogne, on va peut-être à l'encontre de l'adaptation des truites à leur rivière). De même, les 2 poissons presque 100% domestique sont des poissons qui viennent du Colombier, qui ont survécu et qui arrivent maintenant à une grande taille. Au final, il y a quand même plus d'impact des alevinages que je ne le pensais, même si le mode de capture (pêche à la ligne) renforce le phénomène (les domestiques se capturent en général plus à la ligne) et même si toi tu penses qu'au contraire le résultat ne vaut pas le travail que vous effectuez sur les ruisseaux. On est d'accord sur le fait qu'il serait bien d'arrêter ces alevinages que tu juges inefficaces et qui pourtant menacent quand même la souche Dordogne et OK aussi pour protéger les zones de fraie.