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Association de Pêche de Saint-Sozy

 
Appréciables moments infimes :
Ces moments rares se produisent quand la rivière est tranquille et le pêcheur discret. Souvent, la rivière est sur-fréquentée et des pêcheurs multicolores, fréquemment en groupe, gesticulent pour projeter loin leurres
 
La loutre

On en parlait, on ne la voyait pas. Certains pourtant l’avaient, disaient ils, observée. « Des affabulateurs, ils ont confondu avec un ragondin » pensaient les septiques. Puis des spécialistes ont trouvé des épreintes, ces crottes pleines d’arêtes de poissons. Ça se précisait!

La loutre est de retour! On n’en voyait plus, On la croyait disparue depuis les années 60. Mais depuis quelque temps, presque tous les pêcheurs assidus en ont rencontré. Ou bien leur population s’est étoffée, ou bien, elles sont devenues moins farouches. Elles se montrent rarement mais partout. L’animal est apprécié car tous en parlent avec émotion.

Tranquillement installé à la sortie d’une couasne, dos aux broussailles, D, avait posé ses cannes à vif. Il faisait un peu frais mais tout était calme. Pour une fois, il était seul dans ce coin réputé. Quelques corbeaux ou choucas tournaient le long de falaise voisine. Un bouchon s’enfonça. Le fil de dévidait régulièrement et partait vers le large. Encore quelques secondes et il faudrait ferrer. L’endroit recelait de beaux brochets. Mais un détail intrigua le pêcheur. Il y avait un bruit à sa droite. Les plantes de la rive bougeaient à quelques mètres de lui. Et…et… son bouchon sautait de touffes d’herbes en touffes d’herbes et s’éloignait de la rivière. Deux mètres devant le flotteur, un corps marron se faufilait dans la végétation. C’était la loutre. D. attrapa sa canne, tira et heureusement la loutre n’ayant pas mordu le poisson au niveau de l’hameçon, lâcha tout et s’enfuit sans être piquée.
Le pêcheur lui était tout heureux d’avoir vécu une telle expérience.

C’était à l’ouverture de la truite, au petit matin F. avait enfilé ses cuissardes et pris sa grande canne à toc. Il avait prévu de pêcher juste en aval du pont. Il gelait un petit peu. Rapidement, les cuissardes avaient prouvé que l’hiver s’était mal passé pour elles. Dans la chaleur de la chaufferie, le caoutchouc avait craquelé. Elles prenaient l’eau. Plus question de patauger, la pêche se continuerait à pied sec depuis la berge bordée de peupliers. Au plus prés de l’eau, avançant de tronc en tronc, F. lançait délicatement sa ligne. Il pêchait au ver de terre. Au bout de dix minutes, pas une touche. Ça n’avait rien d’exceptionnel! Et puis une tête animale émergea presque à ses pieds près de la rive.
« -Vay-t’en,ragondin »
La tête disparut et resurgit un mètre vers le large. La loutre regarda le pêcheur et « cabouilla » pour ne plus réapparaître. Ce n’était plus la peine d’insister. La partie de pêche était terminée.